Le mot du président

En cette année du bicentenaire, pour le premier peuple à s'être libéré seul de l'esclavage, alors que la guerre civile s'installe peu à peu, avec son cortège de victimes et de souffrances, violences et famine, la majorité du peuple haïtien a sans doute bien d'autres préoccupations que de faire la fête. Mais s'il reste une valeur dans ce pays oublié, c'est tout de même bien celle, à travers ce souvenir glorieux et sanglant, de ce pauvre semblant de liberté qu'on croyait avoir acquise, et que la misère, les dictatures, et la faim se chargent bien vite d'effacer. La seule, largement partagée, qui puisse aujourd'hui générer une lueur d'espoir, et donner à ce peuple la force d'œuvrer encore pour la démocratie, la justice et la paix. C'est pourquoi nous participerons, avec le peuple haïtien, à cette commémoration. Les vivants d'aujourd'hui le doivent aux morts d'hier et à l'histoire des hommes.

Nous sommes tous consternés par la violence actuelle en Haïti, l'Association « Enfants-Soleil », implantée sur le terrain de depuis des années, plus que d'autres.

Notre action depuis de nombreuses années permet d'offrir un espace de liberté, d'autonomie et de santé dans l'univers sombre du quotidien haïtien. Au delà des événements couverts par les médias, nous savons qu'il y a un peuple qui souffre depuis de nombreuses années, des hommes, des femmes et des enfants dont les lendemains ne sont pas toujours assurés. Tout manque à Haïti, la nourriture, les médicaments, l'eau potable …

Le Docteur Ostene nous envoyait ce courrier hier 18 02 04 : « Avec beaucoup de précautions et la protection divine, chers amis, nous voici de retour à la capitale après notre visite à Verrettes. Tout le monde est là et vit encore. Mme De Demo ( en mission pour Enfants Soleil) a, elle aussi, fait son expérience. Tout le monde vous salue et on est au travail, en dépit des difficultés »

Notre association ne va pas prendre à bras le corps l'ensemble des problèmes, mais tente de proposer des solutions locales avec les acteurs de terrain. Nos réalisations sont concrètes et mûrement réfléchies, en collaboration avec nos partenaires haïtiens. Les fonds que nous envoyons sont utilisés à 100 % dans la réalisation de projets locaux (écoles, micro élevages, dispensaires, …).

Cette année 2004 va permettre de lancer un nouveau projet de « Jardins communautaires », un vrai moyen d'autonomie dans le pays, pour des familles sans ressources et sans espoir, mais non sans cet immense courage qui caractérise ce petit peuple que nous avons appris à connaître et à aimer.

Les membres de l'association et nos partenaires restent mobilisés pour sa réalisation ainsi que pour l'extension des projets existants.

Souhaitons que cette année 2004 soit celle de l'apaisement et que nos projets, menés à terme, permettent d'offrir un avenir aux enfants d'Haïti.

 

Christian Bréban