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Déjà tristement connu pour être l’un des cinq pays les plus pauvres de notre planète, Haïti a subi ces derniers mois des ravages écologiques et humains sans précédent.
Une longue série de catastrophes.
Au début de l’année, une guerre civile a opposé, faisant de nombreux morts, les partisans de l’ancien président Aristide et ceux qui voulaient le chasser…ce n’est pas fini. Le Sud-Est a été ravagé par des pluies torrentielles qui ont fait près de 2000 morts et des dizaines de milliers de sinistrés qui n’ont plus rien. En septembre, le cyclone Jeanne a fait dans le Nord Est ( Gonaïve et sa région) plus de deux mille morts et disparus. On avance le chiffre de 300000 personnes sinistrées, suite à ces catastrophes. Mais le pays entier est en détresse.
Gonaïve : l’urgence.
La ville est ravagée ( plus de 4000 maisons emportées par l’eau et les coulées de boue) , il n’y a plus d’électricité, plus d’eau potable, les contenus des toilettes ( toutes rudimentaires) et les énormes tas d’ordures jamais collectés se sont déversés à travers la cité en ruines; près de huit cents corps sont encore ensevelis dans plus de deux mètres de boue, ou jonchent les bords des rivières. De nombreux blessés ( les toits de tôle sur lesquels s’étaient réfugiés les habitants pour échapper aux eaux torrentielles, se sont souvent écroulés) ne sont pas soignés faute de matériel et d’équipes capables de travailler efficacement. Plus rien pour faire cuire les rares aliments. Les gens n’ont plus d’outils pour nettoyer les ruines. Plusieurs équipes sont sur place, mais la tâche est immense.
Les risques sont très importants ( Choléra, Fièvres , gangrènes pour les blessés qui lavent leurs plaies avec de l’eau putride).Tout ceci s’ajoute aux maux quotidiens d’une population déjà exclue des soins et en état de malnutrition chronique.. Traumatismes psychologiques d’une population qui se sent abandonnée : une fois de plus, ce sont les plus pauvres et les enfants qui souffrent le plus.
La période actuelle est catastrophique, la faim pousse les habitants désespérés à se battre pour quelques kilos de riz, attaquer les convois de ravitaillement. Des groupes armés se mêlent à ces attaques, ( cette région est la plus violente du pays) violence que génère l’instinct de survie, la misère, le désespoir. Le pays, exsangue, ne peut fournir les fonds nécessaires. Les troupes sur place (ONU) tentent de préserver la paix civile.
Un avenir sombre. Depuis septembre, peu de choses ont changé.
Lorsque les morts seront enterrés, que les médias seront passés à d’autres préoccupations, il restera des gens – des milliers d’enfants -- que seules peuvent aider les associations implantées durablement sur le terrain et la générosité des habitants des pays riches. Il faudra des mois pour nettoyer, des années pour reconstruire, des années pour faire renaître la vie, refaire des écoles, des dispensaires, remettre en état les cultures détruites, les infrastructures.
L’Appel de l’Association Humanitaire Enfants Soleil. ( Site : enfants.soleil.chez.tiscali.fr)
Enfants Soleil travaille depuis des années à Haïti en coordination avec de grandes Associations dans de nombreuses écoles et lycées, dispensaires et hôpitaux du pays, ( Sud, Centre, Nord Est) l’Association met en place des projets agricoles avec la Région Ile de France et les collectivités locales. Elle est forte de nombreux bénévoles sur le terrain, elle est capable de participer efficacement – à son échelle – au sauvetage de ces milliers de gens en détresse. Un container est prêt à partir vers Haïti, en octobre. (En coordination l’Association SOS Enfants – Tel : 0145837556 - et l’aide des grandes organisations humanitaires qui fournissent des médicaments et du matériel médical ) Le tout sera géré sur place avec Enfants Soleil Haïti, SOS Enfants et Croix Rouge Haïti.
247 colis sont arrivés début décembre ( envoyé par SOS Enfants et Enfants Soleil) fournis en grande partie par l’Association Tulipe qui rassemble les aides des grands laboratoires pharmaceutiques. Ce container contient entre autres des malles d’urgences conçues spécialement pour apporter une aide spécifique à certains types de catastrophes, et spécalisées Enfants ou adultes) Le container a une valeur totale de 72000 €. Les deux Association gèrent ensemble la distribution avec l’aide des forces internationales sur place ( Minustah) et des autorités locales. Ces médicaments iront en priorité aux populations touchées par les catastrophes avec l’aide des ONG qui travaillent dans ces secteurs.
Container d’urgence SOS Enfants Enfants Soleil
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Colis (groupés) Contenus |
Nombre de colis |
(1)Valeur (Exacte HT) (2)Valeur Approximative |
Cantines urgence Pédiatrie |
4 |
915 € x 4 = 3660 € (1) |
Cantines Urgence Module thérapeutique de base |
8 |
1517 € x 8 = 12136 € (1) |
Pallettes médicaments |
170 cartons N° 1 B à 182 B |
35795 € (1) |
Médicaments. Lunettes. Matériel scolaire. Vêtements. |
65 N° 1 à 65 |
12000 € (2) |
Matériel médical Fournitures scolaires Vêtements… |
30 N° 1A à 30 A |
9000 € (2) |
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TOTAL |
277 colis |
72591 € |
Achat d’outils pour Gonaïves
Quelques subventions ou dons vont être rassemblées ces jours ci pour acheter des outils sur place et les fournir aux habitants de Gonaïves qui n’en possèdent pas pour le déblaiement.
Ce projet a vu le jour grâce à l’aide de la région Ile de France
Les terrains sont aménagés, ( canaux d’irrigation, labourage) les pompes achetées ainsi que les outils, les lots ont été distribués aux familles démunies grâce au concours d’un géomètre, avec leur participation, les premières semences ont été faites.
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Utilisation du Vétiver
Des haies de Vétiver vont être plantées dans divers secteurs des jardins collectifs. Cette expérience servira d’exemple aux petits paysans qui pourront voir d’eux mêmes les avantages de l’utilisation de cette plante.
Cette graminée pérenne porte plusieurs noms suivant les pays et les langues. Sur le site vetiver.vetiver.com se trouvent toutes les informations que ce court résumé ne donne pas. A Haïti c’est sous le nom Vétiver que la plante est connue.
Originaire d’Inde ( le nom vient du Tamoul « Vettivern »), cette herbe est couramment représentée dans les zones tropicales du monde : elle pousse aussi bien en Inde, à la Réunion, dans les Caraïbes, en Afrique, en Amérique du Sud, en Méditerranée orientale…que dans le Sud de l’Europe, le plus souvent introduite pas les industries (utilisant l’huile aromatique fournie par les racines). A Haïti, le vétiver est bien connu, ( associé à la culture de la canne à sucre et du café). Les tiges sont hautes ( 1 à 3 mètres) fortes, droites, unie et très nombreuses et poussent rapidement. Les racines très longues, en panaches, s’enfoncent de plusieurs mètres dans le sol.
Milieu de vie :
C’est une plante qui aime les régions humides, mais elle peut très bien prospérer dans des zones sèches. (Elle peut supporter des sècheresses importantes, mais apprécie une période de pluies qui dure au moins trois mois.) Elle supporte des inondations de plusieurs mois. Le Vétiver aime la pleine lumière pour bien se développer. Il préfère les sols profonds, sablonneux, mais supporte de nombreux sols différents, même à forte teneur acide, ou alcaline…Elle peut pousser jusqu’à 2000 mètres d’altitude. ( Limitée par les basses températures, et la nébulosité trop importante.)
Utilisations :
Tiges :
On utilise les tiges dans de nombreuses régions pour faire des nattes et des ouvrages de vannerie. On peut en couvrir les toits. On peut en faire du papier. Elle peut servir de fourrage. (100 tonnes – poids vert à l’hectare dans les meilleures conditions, Normalement : au moins 10 à 30 tonnes/h)
Racines :
Les très longues racines fournissent, par distillation à la vapeur, une huile essentielle aromatique utilisée en parfumerie et pour faire des savons.( rendement : 1 à 1,5% du poids des racines) Elle préserve des insecte. Elle sert pour stabiliser les sols, les fossés, les talus, les berges des canaux, qu’elle protège de l’érosion. Les racines sont l’un des meilleurs moyens de rétention d’eau pour l’agriculture C’est une plante médicinale traditionnelle.
Son utilisation dans les jardins collectifs servira d’exemple pour les petits paysans, ils pourront ainsi voir les résultats obtenus et connaître cette plante. Non seulement l’eau est très précieuse à Haïti, mais l’érosion fait des ravages.
Variétés.
Une dizaine de variétés connues : Mais nombreuses sont les cultures différentes et nombreux les phénotypes.( Types à fortes feuilles droites, qui peuvent supporter des eaux à fort courant, types à feuilles plus tendres pour le fourrage…)
Reproduction.
Le moyen le plus utilisé est la division des racines lorsqu’elles sont abondantes.( Un pied peut produire 25 à 50 pieds nouveaux en 6 mois) On peut aussi la semer en pépinières ? Ils existe des variétés dont les graines ne sont pas fertiles. C’est la variété la plus intéressante et donc celle qui a été introduite dans de nombreuses zones tropicales. C’est celle qu’il faut impérativement utiliser, pour éviter les risques de propagation de la plante et en faire un végétal envahisseur. La graine semée dans de petits pots biodégradables ( Tourbe ou autre) poussera beaucoup plus vite une fois repiquée.
Plantation.
C’est évidemment au début de la saison des pluies qu’il faut planter. Eux pieds seront séparés d’environ 15 cm, pour former des haies qui elles-mêmes seront séparées de 6 m environ dans les endroits pentus, jusqu’à 40 m dans les endroits les plus plats. Si on divise les pieds en les séparant, il faut attendre la moins longtemps possible avec les racines trop dénudées. ( 2000 à 3000 pieds sont nécessaires pour confectionner une haie d’environ 100mètres)
Sols :
Il est recommandé de fumer le sol, ou de mettre de l’engrais, NPK ou DAP ( phosphate d’ammonium : 10 kg pour 100m de haies). Mais on peut se passer d’engrais.
Résistance.
Le vétiver résiste habituellement à la majorité des maladies des plantes. Sa vulnérabilité est plus grande dans les mauvaises conditions de pousse ( longues périodes de sécheresse, sols trop pauvres ou peu profonds) des champignons peuvent alors attaquer les racines. Dans certaines régions ce sont les termites qui peuvent poser des problèmes ( nids dans les haies, attirées par les racines sèches) . On peut alors brûler les haies et arracher les racines attaquées. La plante peut vivre très longtemps : on a noté des durées de vie jusqu’à 60 ans en zambie.
Les coûts de mise en place de haies de vétiver.
Ce coût dépend surtout de celui de la main d’œuvre locale. Suivant les sols, une personne peut planter une haie de 100mètres de long en un jour. L’achat est très bon marché suivant les fournisseurs : 1 à 3 centimes d’euro par plant. Les plants une fois adultes, il est facile de s’approvisionner à partir d’eux en divisant les racines.
On peut aussi semer les plants en pépinières. ( Une pépinière bien entretenue peut donner plus de 2 millions de plants / hectare, par an.( c’est à dire une quantité suffisante pour planter 65 km de haies)
La perte de surface cultivable à cause des haies est peu importante au regard des avantages de ces haies.
Avantages.
Le ruissellement des eaux est réduit de plus de 40% jusqu’à 70% dans certains cas. Tout dépend de la pente des sols et du type de ruissellement des eaux. On sait quel impact a à Haïti le ruissellement des eaux en période de pluie !D’autre part, on peut estimer qu’il y a un impact sur le renouvellement des nappes phréatiques : il y a peu de mesures à ce sujet, mais on a estimé en Inde à 30% ce supplément d’apport dans les nappes, par rapport aux cultures non dotées de haies. Augmentation du rendement des cultures. On estime cette progression de 10 à 60% selon les cas.
Il est certain qu’en cas de nécessité d’irrigation des sols, comme pour les jardins communautaires de la plaine de l’Artibonite à Haïti, on réalisera une économie d’arrosage de 40% environ si les haies sont habilement situées. D’autre part, la quantité d’eau utilisée par la plante n’a pas de répercussion significative sur celle qu’absorbent les autres plantes cultivées. De plus, les haies de vétiver retiennent les pesticides des eaux d’écoulement : jusqu’à 80% dans certains cas.
Une petite école supplémentaire a été construite dans la région de Verrettes, car le collège, dont la construction a été terminée en septembre, est déjà trop petit par rapport à la demande. Elle compte déjà 60 enfants. Elle devra être agrandie.
L’école de Ouanaminthe a été agrandie grâce aux subventions allouées en septembre. Cette école est autonome. Elle compte 350 enfants.
Toilettes au lycée de Capotille .( Nord Est)
Ce lycée n’avait pas de toilettes. En association avec la mairie de Capotille nous les avons construites en fin septembre.
Classe de réthorique au lycée d’état de Capotille .(Classe de première.)
Des professeurs nous avaient demandé de subventionner cette classe, car les enfants ne pouvaient pas poursuivre leurs études sur place, ce qui revenait à arrêter leurs études. Ces subventions ont été fournies et la classe existe. Mais le gouvernement haïtien devra prendre la relève, car il s’agissait d’une subvention exceptionnelle.
Cette petite école a été équipée de l’électricité ! Tables et bancs on été renouvelés. Le plafond a été isolé. Des ventilateurs ont été fournis ! Les conditions de travail des enfants sont souvent très mauvaises. ( Chaleur insoutenable sous les tôles, mauvais éclairage). Elle compte 120 élèves. Nous avons 6 enfants parrainés dans cette école : il en faudrait 40 ! Les conditions de vie de ces enfants sont désastreuses dans cette cité d’une extrême violence et dont l’insalubrité est au delà de l’imaginable.
50 enfants en bénéficient. Ce n’est pas assez. Petit à petit, nous augmenterons ce nombre. Sachez qu’une carte postale achetée, c’est un repas pour un enfant. Ce sont les parrainages qui nous permettent de subvenir au fonctionnement ce cette cantine.
Grâce à votre générosité, ce sont 57 enfants qui sont désormais parrainés. Les parrains ont reçu des nouvelles régulières de leur petit protégé. Beaucoup cependant attendent cette aide qui changera toute leur vie. Un parrainage c’est 4 paquets de cigarettes par mois en moins ! Et c’est redonner la vie à un enfant !
Un parrain va voir sa petite sur place .
M. Gauthier est allé à Haïti où il a pu rendre visite à la petite Marie Michèle.de Cité Soleil.
Nous avons désormais une correspondante pour le Sud d’Haïti. Nous ravitaillons en médicaments et petit matériel médical trois établissements : Hôpital Saint Michel (Jacmel) Centres de soin de Marigaux et centre de soins de Cayes Jacmel. Ces établissements publics prennent en charge beaucoup d’habitants déshérités des campagnes environnantes. L’infirmière Marie Hélène Metellus, travaillant sur ces trois hôpitaux, est notre correspondante sur place. Nous la connaissons depuis longtemps, mais nous n’avions pas les moyens d’étendre notre réseau d’aide. C’est grâce à l’Association SOS Enfants avec laquelle nous collaborons, que nous pouvons désormais faire face à ce nouvel engagement.
Le nouvel Hôpital Diquini ( Zone de Carrefour ( Port au Prince) a désormais la responsabilité du recyclage des lunettes de vue. Tout a l’air de bien fonctionner. Le contrat est un échange entre la fourniture de matériel et les soins apportés gratuitement aux patients déshérités. Les carences et nombreuses maladies des yeux ne sont généralement pas soignées à Haïti.
On trouvera sur notre site toutes les expositions que nous organisons. De plus en plus nombreuses sont les interventions dans les écoles et collèges, lycées pour faire découvrir aux adolescents l’engagement solidaire et leur faire prendre conscience des difficultés auxquelles sont confrontés une grande partie des habitants de cette planète. De nombreuses expositions sont désormais accompagnées de conférences et de projections de films. (Dijon Conseil Général, avec René Soler et l’Association, Sèvres avec l’Association et l’équipe du film Royal Bonbon etc.) L’information est une part importante de notre activité. Cela demande beaucoup de temps et d’efforts.
Notre unique salarié à Haïti a été reconduit dans ses fonctions. Il est désormais vice président de l’Association Enfants Soleil Haïti. Cela a été possible grâce à la généreuse participation de notre donatrice Suisse qui a bien, voulu renouveler son aide. Merci à cette famille qui depuis deux ans nous permet de payer Emmanuel ; ce qui nous rend d’énormes services sur place.
Ce début de millénaire, si l’on ne veut pas voir le monde continuer à aller comme il va, devra générer une évolution décisive dans la conscience de l’Humanité : celle du partage. Comment considérer, valoriser des cultures différentes sans reconnaître à ceux qui en sont détenteurs leur part d’humanité ? C’est sur ce chemin que nous sommes délibérément engagés. Ce n’est pas de charité dont a besoin cette moitié de la planète qui souffre, mais tout simplement de justice.
Nous ne pouvons pas laisser ce pays dans la détresse.
Nous avons besoin de fonds pour préparer d’autres containers, et pour continuer le long travail qui fera renaître la vie. ( Nous n’envoyons pas de denrées alimentaires : les ONG qui peuvent affréter des avions s’en chargent)