Une Semaine en Haïti – n° 713– Lundi
30 août 2004
L’acquittement de Louis Jodel Chamblain et de Jackson Joanis provoque un scandale
L’ancien numéro deux du FRAPH et l’ex capitaine Joanis veulent faire condamner les défenseurs des droits humains
D'ex-militaires prennent le contrôle de Petit Goâve
La plupart des partis politiques haïtiens participent à une rencontre en Norvège
Grève des correcteurs des examens
Un manque d'effectif rend difficile le travail de la mission des Nations unies
Des policiers demandent la révocation de leur directeur-général
Match pour la paix entre les équipes de football du Brésil et d’Haïti
La CARICOM reste divisée au sujet d’Haïti
Pour John Kerry, les Etats-Unis auraient dû se porter au secours de Jean-Bertrand Aristide
>>> L’acquittement de Louis Jodel Chamblain et de Jackson Joanis provoque un scandale
A la mi-août, la Coalition nationale pour les droits des Haïtiens (NCHR), révélait que l’ancien numéro deux du FRAPH, Louis Jodel Chamblain, et l’ancien capitaine Jackson Joanis étaient sur le point d’être jugés à la va-vite. Ils avaient été condamnés par contumace en 1995 pour leur implication dans l'assassinat du commerçant et militant politique Antoine Izméry. Le procès s’est effectivement tenu et n’a duré que quelques heures. Les deux hommes ont été acquittés. Ils n’ont cependant pas été libérés, car d’autres procès les attendent.
La Coalition nationale pour les droits des Haïtiens dénonce une « parodie de justice ». Selon Eliphète St-Pierre, un responsable de la plate-forme des organisations de défense des droits humains), « des anciens membres du FRAPH avaient manifesté peu auparavant devant le tribunal. Des témoins appelés ont eu peur de se présenter en raison de la présence de membres du FRAPH dont certains auraient même fait partie du jury ».
Le secrétaire général du Comité des Avocats pour le respect des Libertés Individuelles (CARLI), Renan Hédouville, a estimé que le pays vient de faire un grand bond en arrière avec l'acquittement de Joanis et de Chamblain. Selon Amnesty International, la plupart des preuves du procès de 1995, où Chamblain et Joanis furent condamnés par contumace, ont été détruites ou perdues.
Aux Etats-Unis, un porte-parole adjoint du département d'Etat a déclaré : « Nous regrettons profondément la hâte avec laquelle leurs cas ont été rejugés, ce qui a provoqué des défauts de procédure mettant en question l'intégrité du processus ». L’Organisation des États américains a également réagi, et affirmé que cette affaire mettait en cause la crédibilité du système judiciaire en Haïti.
Bernard Gousse, le ministre de la Justice, a pris la défense du système judiciaire. Il a rejeté d’un revers de main les accusations qui prétendent que le jugement a été hâtif. En effet, d’après lui, la loi haïtienne interdit que l’on refasse une nouvelle enquête après un jugement par contumace. Il a expliqué que « l’instruction avait été faite en 1995, et à ce moment-là, les responsables avaient tout le temps d’organiser ou de rassembler les preuves contre les inculpés. Si on ne l’a pas fait, ce n’est point la faute de l’actuel commissaire du gouvernement ».
Le Conseil des Sages, qui s’est formé après le départ de Jean-Bertrand Aristide estime que le ministre de la Justice Bernard Gousse aurait dû au moins se pourvoir en cassation afin d’obtenir la révision de ce procès. Dans un éditorial intitulé "Comédie de justice en Haïti", le Washington Post souligne que Bernard Gousse avait indiqué au journal que Chamblain serait pardonné même s'il était condamné dans un nouveau procès.
>>> L’ancien numéro deux du FRAPH et l’ex capitaine Joanis veulent faire condamner les défenseurs des droits humains
Forts de leur succès, Louis Jodel Chamblain et Jackson Joanis veulent maintenant faire taire leurs adversaires. Leurs avocats poursuivent en justice les dirigeants de trois organisations de défense des droits humains pour diffamations, injures, expressions outrageantes et calomnies. Les organisations visées sont la Coalition nationale pour les droits des Haïtiens (NCHR), le Comité des Avocats pour le respect des Libertés individuelles (CARLI) et la Plate-forme des Organisations haïtiennes de défense des droits humains (POHDH). Les avocats de Chamblain et de Joanis réclament la fermeture de ces organisations pour une période de 5 ans, un an d'emprisonnement pour leurs dirigeants et près de 20 millions de gourdes de dédommagement.
>>> D'ex-militaires prennent le contrôle de Petit Goâve
Le 31 août, le gouvernement de transition devait mettre sur pied une commission interministérielle pour traiter le dossier des fonds de pension des militaires démobilisés en 1995. Elle comprend notamment des représentants du personnel officier des anciennes forces armées et du personnel enrôlé. Mais tous les anciens militaires ne sont pas sur la même longueur d’onde. Conduits par l’ancien officier Ravix Rémissaint, un groupe d'anciens militaires réclamant le rétablissement d'une armée en Haïti, aurait pris le contrôle de la ville de Petit-Goâve, selon des correspondants de radios. Les policiers de Petit-Goâve, une dizaine environ, auraient fui les commissariats de la ville, selon les radios locales.
Au nombre de 100 ou 150, les anciens militaires sont entrés dans Petit-Goâve dans la nuit du 30 au 31 août, sans faire de victime, a indiqué aux médias locaux l’ancien Ravix Rémissaint. Il a réclamé du gouvernement provisoire haïtien d'"envisager dans le meilleur délai la réhabilitation de l'armée" "Nous allons assurer la sécurité dans la ville", a-t-il précisé. Il a affirmé bénéficier du soutien de la population.
Sous sa direction, des anciens militaires avaient commencé les jours précédents une tournée dans plusieurs villes. Ils voulaient inciter leurs anciens collègues à ne pas accepter la pension promise par le gouvernement et à réclamer plutôt dix ans d’arriérés de salaires. Des anciens militaires en armes ont ainsi défilé à Jacmel la semaine dernière. Par ailleurs, venus de plusieurs localités de l’Artibonite, d’ex-militaires ont manifesté à Saint-Marc le 22 août pour réclamer les dix ans de salaire et la réhabilitation des forces armées.
>>> La plupart des partis politiques haïtiens participent à une rencontre en Norvège
Des membres de différents partis politiques haïtiens et quelques représentants de la société civile ont participé la semaine dernière à une série de rencontres à Oslo. Ils étaient invités par les autorités norvégiennes, qui veulent ainsi faciliter la paix et la réconciliation en Haïti.
Les partis haïtiens représentés sont le Konakom, l’OPL, la Kid, le Mochrena et Fanmi Lavalas. Les autorités norvégiennes avaient également invité les anciens protagonistes de la guerre civile guatémaltèque pour faire part de leur expérience de réconciliation.
Les représentants haïtiens ont abordé des thèmes tels que le fonctionnement des partis politiques, le développement d'un programme et les campagnes électorales. Pour la première fois, Fanmi lavalas a participé à une rencontre aux côtés des anciens membres de l'opposition politique et du groupe des 184.
Fanmi Lavalas serait prêt à intégrer le processus électoral de 2005 mais sous certaines conditions, a révélé Gilbert Angerville de Fanmi Lavalas. Ce parti réclame la libération de ses militants qui seraient, selon lui, des "prisonniers politiques". Fanmi Lavalas exige également du gouvernement "une politique de réconciliation nationale, un accord entre les partis politiques et la formation d'un conseil électoral équilibré".
Il a été annoncé lors des rencontres d’Oslo la formation d’un nouveau parti politique de tendance conservatrice, le Parti libéral. Il est issu du secteur des affaires et compte parmi ses initiateurs l’industriel Michael Madsen et l’ancien coordonnateur de l’Initiative citoyenne basée au Cap-Haïtien, Frandley Denis Julien.
>>> Grève des correcteurs des examens
Depuis plus d’une semaine, les correcteurs du baccalauréat sont en grève. Ils réclament le doublement de l’indemnité promise par le ministère, vu que le budget affecté à la correction a été augmenté. Ils condamnent l’attitude du ministre de l’Éducation qui les insulterait au lieu d’entrer en négociation avec eux.
Le responsable de l'Union nationale des Normaliens (UNNOH), Josué Mérilien, a déclaré que pour résoudre la crise, le ministre de l'Education avait le choix entre la démission et la négociation. Il accuse le ministre d’avoir installé des correcteurs incompétents dans des centres de correction parallèles et clandestins. Le 25 août, des employés du ministère se sont rendus au siège central des corrections, installé dans un lycée de la capitale, pour emporter les copies et, probablement les transporter dans un centre parallèle. Leurs véhicules ont été bloqués par des grévistes qui les ont empêchés de repartir. La police a investi les lieux, mais finalement les employés du ministère ont accepté de rendre les copies. Les correcteurs en grève accusent la police d’avoir violé l’espace scolaire.
>>> Un manque d'effectif rend difficile le travail de la mission des Nations unies
Selon une radio suisse, un responsable de l’ONU a souligné devant le Conseil de sécurité que l’effectif de la mission multinationale, la MINUSTAH, était loin d’être au complet et que cela rendait son travail difficile. Il était prévu que le déploiement des effectifs de la mission de l’ONU soit terminé à la fin du mois d'août. Or seuls 2755 casques bleus sur. 6700 sont arrivés
« Cette pénurie handicape cette force, qui ne peut se déployer pleinement dans le nord et l'est du pays, où continuent de sévir des groupes armés. En outre, seul un tiers des 1622 policiers de l'ONU prévus sont en Haïti» a souligné Hedi Annabi, vice-secrétaire général de l'ONU
En dépit de ce manque de moyens, la Minustah doit collaborer à la mise en œuvre dans les prochains jours du programme de désarmement. Le gouvernement haïtien avait en effet fixé la date du 15 septembre pour le début de cette opération. Cette semaine, la Minustah a rappelé que la première étape de son programme de DDR (désarmement, démobilisation et réintégration), représentait un dossier complexe, « qu’il fallait aborder avec beaucoup de précaution. ».
>>> Des policiers demandent la révocation de leur directeur-général
Cinq policiers du Corps d'intervention de maintien de l’ordre (CIMO) qui avaient été enlevés le week-end précédent dans la région de Morne-à-Cabris dans le département du centre ont regagné leur base le 17 août. Leur disparition avait provoqué un mouvement de grève parmi leurs collègues de Port-au-Prince. Ces policiers ont déclaré avoir été kidnappés par une trentaine d’anciens militaires alors qu'ils étaient envoyés dans le département du Centre pour y contrer les actes d'insécurité. "Ces anciens militaires nous ont battus et se sont accaparés de notre véhicule et de nos armes", ont rapporté les policiers libérés. Ils estiment n'avoir eu la vie sauve que grâce à la présence de beaucoup de gens dans la zone au moment du forfait.
Ces policiers demandent la révocation du directeur général de la police, Léon Charles, et du directeur central de la Police administrative, Destourel Germain, qu'ils accusent de soutenir les actions des anciens militaires. " Ils nous ont envoyés dans la zone avec un objectif bien précis, ont déclaré les cinq policiers. Selon eux, leur enlèvement fait partie d'un plan des anciens militaires se trouvant à la tête de la police, et visant à la reconstitution de l'armée. Ravix Rémicint a nié que ses hommes aient participé à un enlèvement. Pour lui, ce sont plutôt les policiers qui organisent des kidnappings.
Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur, l’ex-général Abraham, aurait fait entrer dans son cabinet d’anciens haut-gradés de l’armée. C’est ce qu’affirme le Haiti Support Group, une organisation de solidarité basée à Londres. Elle cite les noms de deux anciens colonels : Williams Regala, qui dirigeait la répression sous le général Namphy, et Henri-Robert Marc-Charles, l’un des auteurs du coup d’Etat du 29 septembre 1991.
> >> Match pour la paix entre les équipes de football du Brésil et d’Haïti
Le 18 août, le « match pour la paix » entre le Brésil et Haïti s'est terminé sur un score de 6 à 0 en faveur du Brésil,. Deux buts ont été marqués par Roger, inconnu du grand public haïtien. Trois buts ont été marqués par Ronaldinho. L'attaquant Nilmar, peu familier des supporters haïtiens, a inscrit le sixième but.
Plus de 15 000 spectateurs enthousiastes se pressaient au stade Sylvio-Cator, refait pour l'occasion grâce à des fonds taiwanais. De strictes mesures de sécurité avaient été prises autour du stade, protégé par près de mille militaires brésiliens. Mille deux cents casques bleus brésiliens constituent le plus gros contingent de la force internationale envoyée par les Nations unies. "Le véritable nom de la paix, c'est la justice sociale", a souligné le président Lula à son arrivée à Port-au-Prince. Il venait de Saint-Domingue où il avait assisté à la prestation de serment du président dominicain Leonel Fernandez. Il y avait proposé aux pays d'Amérique centrale et des Caraïbes de s'associer au Mercosur, la zone de libre-échange du sud des Amériques.
Au terme de la partie de football, la délégation du Brésil, conduite par le président Lula, s'est entretenue avec des autorités et des membres de partis politiques haïtiens, peu avant de regagner l'aéroport international.
Une équipe technique brésilienne d'une vingtaine de membres sera prochainement en Haïti afin d'explorer les pistes de coopération avec le pays, a annoncé la ministre de la Culture Magali Comeau Denis dans une interview à la Télévision nationale.
Gérard Pierre-Charles, un des responsables de l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL) estime nécessaire que les pays latinoaméricains restituent la solidarité dont avait fait montre Haïti envers eux après la déclaration de son indépendance en 1804.
>>> La CARICOM reste divisée au sujet d’Haïti
Les pays de la Caricom restent divisés sur le dossier de la reconnaissance définitive du gouvernement intérimaire haïtien. Les responsables de la région ont décidé de reporter leur décision à novembre, lors du sommet de l’organisation à Trinidad et Tobago.
Au mois de juin, une délégation de la Caricom conduite par la ministre des Affaires Etrangères de la Barbade, Billie Miller, s’était rendue en Haïti. A son retour, elle affirma que les décisions annoncées par le gouvernement haïtien sur la tenue d’élections crédibles et le renforcement de l’appareil judiciaire étaient suffisantes pour ouvrir la voie à la reprise des relations avec Haïti. Mais au moins 4 pays, Saint-Vincent, Guyana, Sainte-Lucie et la Dominique ont récemment indiqué qu’ils s’opposaient à l’idée de restaurer les liens avec le gouvernement de Port-au-Prince.
En Afrique du Sud, une ministre a déclaré que son gouvernement reconnaissait Jean-Bertrand Aristide comme le président légitime d’Haïti. Avec son épouse, ce dernier a rendu une visite de courtoisie à Nelson Mandela. Mais l’ancien président sud-africain ne les a reçus que pendant dix minutes.
>>> Pour John Kerry, les Etats-Unis auraient dû se porter au secours de Jean-Bertrand Aristide
L’ambassadeur américain en Haïti, James Foley, a renouvelé le plein soutien de Washington au gouvernement de transition. Interviewé par des journalistes, le diplomate a indiqué qu’il n’y aura pas de changement dans la politique américaine en ce qui attrait à Haïti, quelle que soit l’issue des élections de novembre prochain aux États unis.
Pour sa part, dans une interview au New York Times, le candidat du parti démocrate, John Kerry, a exprimé ses désaccords avec George Bush au sujet d’Haïti. Selon lui, le président américain aurait dû répondre positivement à l’appel lancé par Jean-Bertrand Aristide, qui demandait l’envoi de soldats étrangers pour empêchent les rebelles de s’emparer de Port-au-Prince. John Kerry considère que « c’est le droit d’un régime démocratique de demander de l’aide ». « Je me serais préparé à envoyer des troupes immédiatement » a affirmé le candidat démocrate. Il estime toutefois que l’ancien président haïtien « a fait beaucoup de mauvaises choses ».
>>> EN BREF
Dans un document rédigé dans sa cellule, l’ancien premier ministre Yvon Neptune affirme être un prisonnier politique du pouvoir actuel, qu’il accuse de vouloir détruire Fanmi Lavalas. Il annonce sa décision de ne participer à aucune audition découlant d’accusations de nature politique. Des membres de Fanmi Lavalas annoncent une manifestation pour le 31 août. Un comité de défense des prisonniers politiques a été formé.
Le programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD), l'Organisation des Etats américains et le gouvernement des Etats-Unis ont signé avec le conseil électoral provisoire un accord de financement d'un montant de 9 millions de dollars. Ce financement est un reliquat des fonds américains alloués à la Mission Internationale Civile d’Appui à Haïti (MICAH) dont le mandat a pris fin en février 2001.
L’OEA appuiera le CEP dans l’organisation et la gestion d’un système d’enregistrement fournissant aux électeurs des cartes d’identification contenant une photo digitale et des empreintes, a-t-il été annoncé. Elle assurera aussi la formation du personnel électoral et organisera un essai de vote électronique en se basant sur le modèle du Brésil. Cette pratique sera mise en œuvre dans des régions couvrant environ 2% des électeurs.
Le Groupe de Réflexion sur Haïti (GREH) s'est transformé en parti politique et a tenu son congrès de fondation. Le GREH, qui est devenu Grand Rassemblement pour l'Evolution d'Haïti est présidé par l'ancien colonel Himmler Rébu.
Des membres de l'organisation des femmes pour le développement du Plateau central ont manifesté cette semaine pour demander la révocation du commissaire du gouvernement de Hinche. Elles lui reprochent de leur avoir enlevé un espace destiné à la construction d'un centre de formation professionnelle.
Renaud Muselier, secrétaire l’Etat français aux Affaires Etrangères, était en visite en Haïti ce lundi. Alors qu’il visitait l’hopital Sainte-Catherine de Cité Soleil, une fusillade s’est déclarée à l’extérieur, 100 à 400 manifestants (selon les sources) s’étant rassemblés devant l’édifice. Pendant près de 2h la fusillade a empêché M. Muselier de sortir de l’hopital. Il a finalement été escorté par la Minustha. Le secrétaire d”Etat estime avoir été la cible de la fusillade, il parle d”un «incident sérieux».
Une source diplomatique française indique qu’il y a eu « un gendarme français légèrement blessé, un blessé un peu plus grave de la police haïtienne et une victime parmi les assaillants». Après la fusillade, M. Muselier a eu un déjeuner de travail avec le représentant en Haïti du secrétaire général de l’Onu, le Chilien Juan Gabriel Valdes, et a rencontré dans l’après-midi le Premier ministre haïtien.Un bulletin du Collectif Haïti de France
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