Ogou. L’appel à Ogou. Le oungan (prêtre vaudou) commence la cérémonie durant laquelle le dieu Ogou devrait venir visiter les initiés. Au Dahomey, Ogou est , tel Héphaïstos, le forgeron du monde mythique. A Haïti, le travail du fer est devenu rare. Dans le panthéon Vaudou, dans l’imaginaire populaire, Ogou appartient plutôt aujourd’hui au monde guerrier. Un sabre le représente, fiché en terre devant le Humfo ( temple). |
Alfred Métraux écrit dans son livre « Le Vaudou haïtien » ( Gallimard) :
" Quelques souvenirs de son ancien état se sont néanmoins conservés dans le culte qui lui est rendu et dans l’image que l’on se fait de son caractère et de ses goûts. On donne le nom de forge d’Ogou à la tige de fer plantée au milieu d’un brasier, qui, dans certaines cérémonies représente le dieu. Ogou a une passion pour le feu. Ses possédés se lavent les mains dans du rhum enflammé. Les plus exaltés n’hésitent pas à manipuler des barres de fer incandescentes. L’eau étant l’ennemi du feu, les Ogous en ont horreur. Pour cette raison, on ne leur offre pas de libations comme aux autres loas, mais on se borne à incliner trois fois le pot à eau, sans en renverser une goutte. "
Cependant certains Ogous sont de grands buveurs de rhum, sans être jamais saouls. On prête à Ogou l’aspect et les façons des vieux briscards du " temps des baïonnettes " (Guerres civiles ) Ogou est vrai soudard, et un coureur de jupons. Il se ruine pour les jolies femmes. Sa couleur préférée est le rouge, il est célèbre pour sa vaillance guerrière. Mais il est aussi un Loa de la fertilité en tant qu’amant d’Ezilie qui est la beauté et la sensualité et règne sur le domaine des eaux.
Les forgerons du Vaudou représentent souvent Ogou en Saint Jacques Majeur, le saint catholique,, pourfendeur des Maures et aussi sous les traits de l’empereur Dessaline, libérateur du pays, parfois les deux se mêlent dans un même personnage mythique. La dualité des icônes est un signe caractéristique de la mythologie vaudou. Les Loa assurent la continuité entre le monde des vivants et celui des morts. Ils ne sont jamais totalement négatifs pour les humains qui doivent négocier avec eux. Cependant Ogou est loin d’être commode ! Cependant, Ogou est un loa à qui on fait appel pour sortir de la misère.
Ici, le sculpteur a figuré l’appel à ce loa grâce au oungan ( prêtre). Le coq nous rappelle le loa que l’on veut inviter à la cérémonie : Ogou. ( Le coq est aussi l’emblème du vaudou) Le prêtre tient dans sa main l’ossun, sorte de calebasse dans laquelle des graines servent à marquer le rythme des musiques de cérémonies, avec une petite cloche métallique qui fait aussi partie des instruments. Après avoir dessiné sur le sol les vèvè, avec de la farine, de la craie, ou tout autre poudre, le oungan allume une bougie au pied du poteau central.