Invocation des Loas

Dimensions 35/45 cm Prix 50 / 60 euros

Invocation des Loas. "  L’appel à Ezilie. "

Ces danseuses au tambour qui évoquent par leur simplicité naïves les peintures romaines de Pompéï, sont des actrices incontournables des rituels dans le Vaudou. L‘homme au tambour, est le maître de cérémonie. Le regard vers le ciel il contribue, avec son instrument magique, qui est plus qu’un instrument - un objet sacré au même titre qu’une divinité, doué d’une âme ( principe vital) - à appeler les esprits, ces êtres surnaturels issus de l’imagination populaire, lointaines réminiscences des anciens dieux africains.

Les loas vivent "  en Guinée ", une sorte de cité purement mystique, qui est en même temps l’idée des anciens royaumes du golfe de Guinée, reposoir des « dieux » réparti entre les arbres, les rivières, les fonds insondables des océans, les sources, les mares, les grottes des montagnes…

La musique et ses rythmes, comme la danse et les chants sont les éléments moteurs de ces cérémonies, durant lesquelles les loas, quittant leurs demeures, descendront jusqu’aux initiés pour investir leur corps et leur esprit, se mêlant aux mortels, qu’ils "  chevauchent " le temps d’une visite.

La grande danseuse, élégamment vêtue et coiffée, attend peut-être la visite d’Ezilie, l’Aphrodite de mythologie haïtienne. Elle se représente sous l’aspect d’une jolie mulâtresse des Antilles, taille fine et tresses dénouées. Elle appartient au groupe des esprits marins. « Elle a tous les attributs de l’élégance et de la beauté, coquette, sensuelle, amie du luxe et du plaisir, dépensière jusqu’à l’extravagance »  écrit Alfred Métraux, dans son livre : Le Vaudou Haïtien. " Elle se promène lentement, balançant les hanches, jetant des œillades aguichantes aux hommes, ou s’arrêtant le temps d’un baiser ou d’une caresse. […] Elle aime trop les hommes pour ne pas défier les femmes, ses rivales. Elle les traite avec hauteur, et les salue en accrochant son petit doigt au leur. Ezilie est « une dame à l’étiquette » et lorsqu’elle affecte de parler français, elle prend volontiers une voix pointue. Quand elle retourne dans son boudoir, au bras de deux amoureux, les hommes se pressent pour lui faire escorte en s’enivrant de son parfum. La vie d’Ezilie est une succession de scandales : elle fut la maîtresse de nombreux autres génies vaudous. "

Dans cette sculpture, la métaphore évoque le culte de la femme déesse, transcendée par la musique et par danse, mystérieuse, dangereuse, inaccessible.