Baron Samdi avec oiseau coucou et le serpent Prétexte à beaucoup d’œuvres d’arts, Baron Samdi, personnage truculent de la mythologie vaudou, est en même temps utile, rigolard et terrible.Les coucous symbolisent en même temps ce personnage mythologique qui prend sans scrupules la place des autres, la magie blanche et la magie noire, l’exode. |
(D’après Laennec Hurbon : " Les mystères du Vaudou ")
Baron Samdi, chef de file des esprits de la mort, appelés " Gédés ", porte souvent des vêtements noirs des lunettes noires et un chapeau haut de forme, fumant un gros cigare, buvant beaucoup de rhum.. Ses danses lascives, dites " banda " imitent l’accouplement sexuel. C’est toujours sous ses auspices que, dans les cimetières ou à la croisée des chemins, s’accomplissent les pratiques de magie ou de sorcellerie, appelées " expéditions ", par allusion à Saint Expédit, le correspondant catholique du baron. Son étrange ressemblance avec l’ancien dictateur Duvalier et son phallus exhibé pissant le sang, on ne peut s’empêcher d’y reconnaître les forces maléfiques des dictatures qui ont dominé si souvent la politique haïtienne.
D’après Charles Najman. (" Haïti, Dieu Seul me voit ".) citant parfois Alfred Métraux " Le Vaudou Haïtien ")
Les guédés viennent parfois parader au milieu des vivants, se livrant à des pitrerie macabres, il pratiquent un art très sophistiqué de la dérision, une manière pour eux de défier la mort.. Ces loas (divinités vaudous) proviennent de l’ancien empire africain du Dahomey. Dans les rituels, leur chorégraphie obéit à une dramaturgie précise. Si ces esprits s’activent la nuit, c’est pour prendre la direction de l’Afrique originelle, afin de se réinscrire les morts dans la longue lignée des ancêtres.
Baron Samdi se présente au cours d’une cérémonie lorsqu’il entend les trois petits coups secs des tambours rada. Souvent il surgit lorsqu’il n’y est pas invité. Sa conduite y est alors déplorable. Il insulte les personnes en termes grossiers et exige d’elles des choses impossibles. Il a la réputation d’être un dieu terrible, buveur, obsène: on cherche à l’apaiser par des chants ou des danses. Il finit par accaparer presque toute la cérémonie, avec toute son escorte, privant ainsi les autres dieux des danses qui leur sont dues. Il accompagne les morts qu’il livre à Baron-Lacroix.
Le charme des cérémonies est sa théâtralité, et le talent d’acteur des participants, qui font de ces invocations aux loas un véritable spectacle de musique de chants et de danses.