Après l'extermination

des Amérindiens, le saccage de la terre.

Pour subvenir à leurs besoins, les Espagnols importèrent dans les terres nouvellement conquises des chevaux, puis des bovins, des porcs, des chèvres, des volailles ... Ils avaient besoin de chevaux, élevés sur place, pour les fournir aux armées lancées vers les autres îles et vers le continent sud Américain dans une frénétique recherche d'or. Ils avaient besoin des bovins pour le cuir, le suif (éclairage) et leur nourriture, pour éviter les importations trop coûteuses. Les cultures des indigènes exterminés furent bientôt complètement détruites, saccagées par ces animaux laissés en liberté, qui se multipliaient à une allure folle. Les colons n'avaient pas les moyens de pratiquer un élevage intensif, et leur but n'était pas la mise en valeur de l'île. Le fragile espace agricole qu'ils avaient trouvé à leur arrivée fut réduit à néant en quelques années. Vers 1540, nombreux étaient les propriétaires à posséder 15 à 25 têtes de bétail chacun ! Mais il fallait tuer ces animaux comme à la chasse ! Sans parler des chiens devenus sauvages qui se comptaient par milliers. Canne à sucre et esclavage au XVIième siècle. C'est alors que, l'usage du sucre se généralisant en Europe, on se mit à la culture, en grandes propriétés, de la canne à sucre. La transformation de la canne en sucre nécessitait des propriétés situées près des centres d'exportations (les ports), près des grandes plaines riches et la construction de véritables petites usines de transformation. La main d'œuvre fut d'abord fournie par des Indiens que l'on alla capturer sur les autres îles, (Jamaïque, Cuba…) mais ceux-ci ne résistèrent pas mieux que leurs malheureux prédécesseurs de la grande île et furent décimés par dizaines de milliers.. On initia alors ce qui devait devenir l'un des plus grands génocides de l'histoire de l'humanité : l'esclavage des Africains. Les Espagnols délaissent Hispaniola. La culture de la canne ne connut pas une grande extension avec les Espagnols. Elle sera très vite concurrencée par celle du Brésil. Les Espagnols, attirés vers les nouvelles richesses du continent (Pérou, Equateur, Colombie) délaissèrent peu à peu Hispaniola, se retirant dans le sud Est, où ils fortifièrent des ports qui leur servaient de relais pour leurs explorations. Laissant tout le reste de l'île à la convoitise des Français et des Anglais, dont les pirates attaquaient régulièrement sur mer leurs bateaux chargés du butin des Amériques. L'île se dépeuple très vite. Il ne restera en 1650 que 5000 habitants.

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