Projet de jardins communautaires

6 - MISE EN OEUVRE

Le terrain.

Les plaines de l’Artibonite, fertiles, peuvent permettre toutes les cultures, avec une grande rentabilité. Les petits paysans ne peuvent y accéder sans aide. Les gros propriétaires, qui ne sont pas des philanthropes, ne sont pas intéressés par la location de petites parcelles, ni par la vente de leurs terrains, parfois inexploités. Ils veulent en conserver la propriété, ils leur rapportent des revenus appréciables.

Le choix de la location.Une expérience sur deux années.

La location semble le moyen le plus efficace , dans les premières années, expérimentales, de pouvoir monter et réaliser ce projet dans des délais raisonnables. Enfin, les contrats de location peuvent porter sur plusieurs années, ce qui offre une sécurité, dans le cadre qui est le nôtre d’un projet de développement durable. Plusieurs terrains ont été pressentis par nos équipes sur place. La première location courrait sur deux années et serait renouvelable.

L’un des risques est que les propriétaires, sachant qu’une ONG dirige le projet, augmentent les prix. D’où l’avantage d’une Association sur place, composée de Haïtiens capables de mener une négociation. La concurrence jouera dans les années suivantes.

Les outils. Irrigation, arrosage. Gardiennage.

Pour cultiver efficacement ces terres, des outils adaptés aux différentes pratiques sont nécessaires : culture du riz, légumes, fruits… Les familles totalement démunies n’en possèdent pas.

Ces terres peuvent donner deux récoltes par an, trois pour certaines cultures. Mais l’irrigation est nécessaire. Là encore, il convient de posséder du matériel d’arrosage efficace que les paysans n’ont pas. ( Leurs cultures dans les mornes, vu le manque d’eau durant la saison sèche, et la pauvreté de la terre, sont laissées au gré des humeurs de la nature et très peu rentables.) Nécessité de l’acquisition de pompes. Il s’agit, avec la location de la terre, de l’investissement le plus lourd. Le prix d’une pompe efficace avoisine 2000 €.

La présence d’un gardien est nécessaire, permettant d’éviter les mauvaises surprises. La partage du travail, bénévole, peut être envisagé.

Culture de produits locaux de première nécessité.

Les produits locaux, fruits et légumes seront cultivés, de manière autonome, par chaque famille bénéficiaire. Le base sera : riz, maïs, pois, figues bananes, melons, tomates, calalou gombo, aubergines. Objectifs : Consommation des familles, vente des surplus, nourriture des animaux des petits élevages.

III - 3 a) Familles : de la pratique à l’éducation

 

La fertilité de la terre, la possibilité  d’irrigation et de fertilisation raisonnable du sol, l’habileté des petits paysans, leur courage, la capacité de travail de plusieurs membres d’une même famille, leur permet de tirer parti de petites surfaces. Une superficie totale, louée, de 2 hectares, permettrait à une quinzaine de familles de cultiver assez de légumes et fruits pour améliorer sensiblement le quotidien. Suivant les possibilités de financement, cette superficie pourrait être doublée après deux années de pratique et d’expérience. Le projet pourrait alors concerner trente familles. ( Voir financement) Il faut noter que les investissements en matériel (pompes) les plus lourds sont en gros les mêmes pour deux hectares ou plus.

Les familles concernées seraient donc au fur et à mesure de plus en plus impliquées.

L’un des buts du projet est l’éducation des enfants à travers l’école et la participation sur le terrain. Tout un travail de formation sera entrepris parallèlement au déroulement du projet. ( Choix des produits, culture, vente, rentabilité, gestion…) Un ingénieur agronome pourra superviser cette formation.

  Fonds de réserve et de solidarité. Une stratégie à long terme.

 La création d’un fonds de solidarité et de réserve est nécessaire à la viabilité du projet.

Ce fonds serait alimenté par :

La mise en culture d’un terrain de 3000m² réservé à cet effet sur la superficie totale. Chaque famille bénéficiaire donnant une part de travail bénévole pour cultiver ce terrain.

Le prélèvement mensuel, à partir de la seconde année, d’une partie de la récolte de chaque parcelle allouée.

Le tout étant vendu collectivement sur les marchés ou par exemple pour la cantine de l’école.

Utilisation du fonds de réserve.

Comme pour les parrainages, un fonds de réserve est ménagé pour intervenir ponctuellement en cas de problème. Mais avant tout, il est une réserve servant à initier dès la seconde année du projet une pérennité. Les fonds pouvant financer une partie de la location des terres la troisième année. Il a pour avantage de responsabiliser et de fidéliser les bénéficiaires, et projetant vers l’avenir cette réalisation.

Grâce à ce fonds, même si l’Association ne trouvait pas le financement d’une seconde tranche pour ces 20 familles, elle pourrait en assumer la continuité sur ses fonds propres, l’investissement étant bien moindre.

Un organisme de gestion : responsabilités et pouvoir décisionnel partagés.

 Un organisme de gestion sera mis en place, comprenant des membres du CA de l’Association Enfants Soleil Haïti et des membres représentants des bénéficiaires. Il assurera la supervision des partages, le respect du règlement, la gestion financière, le bon déroulement des travaux ( hangar ) ou l’harmonisation des activités.